Jeune franco-finlandais bilingue de 14 ans, scolarisé au lycée franco-finlandais d’Helsinki, ce texte est un travail scolaire de français donné pendant le premier confinement : écrire une nouvelle policière…
J’ai commencé ma journée tout a fait normalement en enfilant mes pantoufles à carreaux dès ma sortie du lit et j’ai allumé la machine à café. J’étais complètement dans les vapes. Faire la fête la veille d’une journée de boulot au commissariat, ce n’est pas trop une bonne idée, mais bon, c’est trop tard ! J’aurais du y réfléchir avant. Zut! J’ai renversé du café partout. Eh merde, faut aussi que je me grouille, là. J’ai plutôt intérêt à chopper le bon train car si j’arrive encore en retard comme hier, je vais me faire virer pour de bon.
Après être sorti de la gare de Pasila et avoir commencé mon périple vers le département de police, je commençais vraiment à me sentir mieux. J’avais encore la gueule de bois, mais l’effet de l’aspirine et du café se faisaient sentir. Quand je suis arrivé dans le service des homicides, mon collègue et coéquipier Marko était déjà à son bureau à faire semblant de bosser, comme à son habitude. Marko est un mec sympa, mais moyennement dévoué à son travail d’agent de police. Mais c’est avant tout un vrai pote. Mon ami.
Vers sept heures du soir, Marko et moi nous avons été alertés d’un possible double homicide dans Lauttasaari. Comme nous travaillons ensemble, nous avons décidé d’aller en renfort de l’équipe locale qui était déjà sur place. Quand nous sommes arrivés sur les lieux des faits, nous avons rapidement constaté l’horreur. Deux personnes, sans vie, totalement déchiquetées, leur visages si défigurés qu’il nous faudra certainement pas mal de temps pour les identifier.
Les voir comme ça, tout recouverts de sang, m’a foutu la chair de poule, du scalp jusqu’aux orteils. Après un examen plus poussé, le médecin légiste nous informa que les victimes avaient été tuées deux heures avant l’appel de la femme qui avait découvert les corps. Cela voulait dire qu’il y avait de grandes chances que l’assassin soit déjà très loin. Rester sur place après un meurtre ce n’est pas la chose la plus intelligente à faire.
Après que le reste de l’équipe ait emmené les corps pour l’autopsie et l’identification à la morgue, nous avons pris la décision de faire un petit détour dans la forêt qui borde les immeubles. Avant d’aller vers l’arrêt de métro de Lauttasaari et de rentrer au bureau, c’était indispensable pour nous de vider notre cerveau de toutes ces atrocités que nous venions de voir. Nous avons fait un petit bout de chemin et soudainement, nous avons été alertés par un bruit sourd. Qui donc se promène dehors à cette heure-ci ?
Nous nous sommes tout de suite rapprochés pour voir de qui pouvait-il bien s’agir. Avancés jusqu’à l’endroit d’où le bruit semblait provenir, nous avons vu un vieil homme, tout nu, tout chauve, accroupi dans la mousse. Nous avons eu très peur ! Après un bref sursaut, le vieux se releva, puis commença a se rapprocher de nous d’un pas calme, mais offensif. Ce n’était vraiment pas un bon signe. Je lui criai : « Stop ! Nous sommes de la police ! Cessez de vous diriger vers nous ou je vais être obligé de vous arrêter ! »
Le vieillard nu ne nous écouta pas. Pendant qu’il continuait de s’avancer, je braquai mon arme sur lui. Tout a coup, il commença a courir dans notre direction, et je m’aperçus qu’il avait un couteau dans sa main. Le vieux lança le couteau, et il toucha sa cible ! Marko tomba par terre, l’épaule ensanglantée. Pris par l’effet de l’adrénaline je tirai, et le vieux tomba à son tour, sans vie.
Les tests ADN ont finalement prouvé que le vieux cinglé que j’avais abattu en état de légitime défense était en fait l’assassin du couple qu’on avait retrouvé mort le soir même. Je suis franchement étonné de ne pas m’être fait virer après avoir tiré sur le vieux. Les forces de l’ordre n’aiment pas trop les agents impulsifs, à ce que je sache.
Ils m’ont quand même fait faire des tests psychologiques pour être sûr que je suis encore apte a continuer le travail. Je pense que la raison pour que l’on ne m’ait pas encore virer, c’est parce que c’est quand même un peu grâce à moi que l’on a résolu l’affaire du double meurtre et que Marko soit toujours en vie. Qui sait ce qu’il se serait passé si je n’avais pas flingué ce taré. Nous serions peut-être plus de ce monde tout les deux !
Marko est sorti de l’hosto beaucoup plus tôt que prévu, car il voulait absolument reprendre son travail au poste ! Il a insisté énormément pour réduire la durée de son arrêt de travail et a finalement repris le boulot aujourd’hui. Au fond de moi, je pense que ce gars n’est certainement pas assez timbré pour vouloir simplement bosser, ce n’est pas du tout son style. Je suis presque sûr qu’il a seulement envie de draguer Minna, la secrétaire du troisième étage.