Atelier du Hérisson du 25 janvier 2023 – Part. 1
Thème : ?
Je m’étais assoupi, à peine allongé sur le transat à l’ombre du grand chêne. Cette dernière nuit à me battre contre cette horde de vampires m’avait éreinté. J’avais réussi à embrocher le dernier de part en part, enroulé sur lui même comme pour un rollmops, avec le seul pieu de chêne qui me restait.
Azrael allongé sur mon ventre depuis le début de ma sieste décida finalement de me réveiller en frottant ses moustaches contre mon bras gauche ! Ce coquin de chat, il sait bien que je crains les chatouilles, il doit avoir faim. Il faut que je me lève !
J’ai encore le dernier rêve dans la tête. J’ai rêvé du sort de défense qui m’a permis de désintégrer la plupart des attaquants la nuit dernière et qui m’a fait cruellement défaut à la fin de la bataille à cause de mon soudain mutisme. Le mot que je n’arrivais plus à prononcer rendait mon sort sans effet ! Être un vieux sorcier prouve que l’on a été très bon toute sa vie dans la défense contre les forces du mal, mais la vieillesse n’est pas tendre avec la mémoire !
L’autre jour, j’ai jeté un sort de démarrage automatique à ma cafetière pour préparer le café avant que je ne me lève, un peu comme Alexa chez les Moldus. Mais impossible de me souvenir du sort pour l’arrêter ! Maintenant, à chaque fois, il faut que je me répète dans la tête : grave problème, débrancher la cafetière sinon elle se remet en marche toute seule !
Allez, il faut maintenant que je me mette au travail. Le mur nord de la chaumière est sorti très abîmé à la fin de l’hiver dernier et j’ai déjà préparé la nouvelle peinture. Elle réduit à petit bouillon depuis deux jours dans le chaudron, comme indiqué dans la recette du vieux grimoire de mon père. C’est le moment de sortir le pinceau !
A chaque fois, je ne sais pas si c’est le geste ou si c’est l’odeur de la peinture, mais systématiquement cela me fait penser à une chanson de Boby Lapointe que je me mets à fredonner immédiatement !
La peinture à l’Hawaïle,
C’est bien diffic’Hawaïle
Mais c’est bien plus beau
Dalida la di a dadi
Que la peinture à l’eau
Ah, aloha
Ra pe ti pe ta pe ti pe ti pe to
Ra pe ti pe ta pe ti pe ti pe to
Ça ra bi de ça ra bo
Rien n’est plus beau que la retraite aux flambeaux
Sauf peut-être ma cousine Berthe
Qui s’est fait faire une indéfrisable
Elle est admirable, on en mangerait
Un tout petit peu tout petit tout petit peu..
Allez, voilà que Berthe vient de me donner faim comme c’était le cas tout à l’heure pour Azrael ! Il faut que je pose ce pinceau quelque part, sur un papier qui ne me sert à rien et que je pourrais brûler dans le feu sans soucis plus tard.
Mais qu’est-ce que j’ai fait du dernier Goncourt ? Ah oui, je l’ai laissé dans les toilettes au fond du jardin. Il doit bien rester encore quelques pages 😉